#27 Le Film du Weekend • The Shape of Water

The Shape of Water  


Synopsis :
Modeste employée d’un laboratoire gouvernemental ultrasecret, Elisa mène une existence solitaire, d’autant plus isolée qu’elle est muette. Sa vie bascule à jamais lorsqu’elle et sa collègue Zelda découvrent une expérience encore plus secrète que les autres… 


Avec son dernier film, Crimson Peaklégèrement en dessous de ce qu'il avait réalisé avant, j'appréhendais le prochain film du grand Guillermo del Toro. Mais avec ses 13 nominations aux Oscars,ou encore le Lion d'or à la dernière Mostra, c'était en partie rassuré que je suis allé voir The Shape of Water. Et après visionnage, je peux vous rassurer, Guillermo del Toro n'a rien perdu de son savoir-faire.   

Comme je le disais dans la synopsis, The Shape of Water, raconte l'histoire d'amour entre Eliza, une jeune femme muette et solitaire et un monstre amphibien, rappelant Abe dans Hellboy du même réalisateur et incarné par le même acteur, maintenu en cage par le gouvernement. Le réalisateur du Labyrinthe de Pan, ancre son histoire dans les années 60 s'éloignant du style gothique qu'il nous avait habitué ces dernières années. Del Toro utilise aussi avec brio le ton des couleurs, si l'appartement d'Eliza est sur des teintes plus chaudes, et contraste totalement avec les couloirs aseptisés du laboratoire où est enfermée la créature.  


Comme à son habitude, le réalisateur d'Hellboy, favorise les practical effects aux effets spéciaux, Del Toro crée un monstre à l'aspect et aux mouvements presque humains, rappelant grandement la créature de L'Étrange Créature du Lagon Noir. Et à l'inverse de son "ancêtre",The Shape of Water échange l'horreur par une histoire d'amour poignante et émouvante. Mais le film ne se contente pas de parler seulement d'amour, traitant de thème comme le sexe, le machisme ou encore le racisme. Et en plaçant son histoire durant la Guerre Froide, le célèbre réalisateur apporte une touche de réalisme à une histoire qui ne l'est pourtant pas.  

Le film est aussi de traiter tous ces thèmes de manière manichéenne, le personnage de Strickland incarné par l'excellent Michael Shannon est certes complètement obsédé par son désir de performance mais il le fait avant tout pour son pays et non pour lui-même. La bête quant à elle, n'est pas non plus une créature sans défense, c'est une créature sauvage qui n'hésite pas à attaquer et tuer. Et si Michael Shannon et Doug Jones nous livrent des prestations exemplaires, Sally Hawkins, incarnat Eliza, nous livre une performance subtile et touchante souvent épaulée par l'humour d'Octavia Spencer dans le rôle de Zelda Fuller. 

Je me dois aussi de parler de la musique d'Alexandre Desplat me faisant parfois à l'ambiance musicale du Fabuleux Destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet.  


The Shape of Water n'est pas qu'un simple énième relecture de La Belle et la Bête et nous dévoile une histoire tout aussi subtile que touchante, mettant en scène deux personnages exclus de la société de par leurs différences. Alors si vous aimez l'univers cinématographique de Guillermo del Toro et que vous voulez voir un film qui ne fait pas que remplir le cahier des charges des productions hollywoodiennes, n'hésitez pas une seule seconde.