#30 Le Film du Weekend • Shampoo

Shampoo  

 

Synopsis : 

Séducteur invétéré, George Roundy entame des relations avec toutes les clientes de son salon de coiffure. 

Jill (Goldie Hawn)

Durant le r7al j'ai eu la chance de revoir un certain nombre de films, Taxi Driver, Carrie, The French Connection, Bonnie and Clyde et bien d'autres. Et au milieu de tout cela l'un de ces films c'est particulièrement démarqué, Shampoopeut-être parce qu'il s'agit de l'une des seules comédies que j'aie pu revoir durant le festival. Et quel bien fou cela faisait de rigoler à l'humour décomplexé des années 1970 !

Los Angeles, 1968. George Roundy vit la libération sexuelle comme une véritable bénédiction personnelle. Avec ces cheveux rebelles, sa chemise blanche ouverte jusqu'au ventre, ce coiffeur pour dames n'hésite pas à dégainer son sèche-cheveux dès qu'une femme l'approche. Et quand l'une d'elle est jalouse, il lui répond qu'il n'a pas le choix, qu'il y a trop de filles, et que sa façon de vivre lui donne l'impression d'être immortel. Politiquement incorrect, le film est rempli d'excellents dialogues et de situations cocasses, qui atteignent leur apogée lors d'une scène où un vieux politicien demande au personnage incarné par Julie Christie, ce qu'elle aimerait faire et qu'elle répond en désignant Warren Beatty : "Je veux lui sucer la b... ". Dans l'ensemble toute la soirée mondaine est à mourir de rire tant les quiproquos et situations gênantes ne manquent pas. Cette manière de vivre est partagée par la jeunesse de l'époque qui se lâche et goûte aux paradis sur les airs des Beatles.  

Carrie Fisher, deux ans avant son rôle dans Star Wars IV


Une telle liberté de ton a de quoi surprendre mais aussi séduire, avec ce petit côté vieillot des vêtements, des coupes de cheveux ou encore des soirées mondaines. Mais avec pas moins de 4 nominations aux Golden Globes ainsi que l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle attribué à Lee Grant, Shampoo attire, encore maintenant, la sympathie et possède des acteurs jouant à la perfection leur rôle, en particulier Warren Beatty qui n'a pas  avoir de mal à se glisser dans la peau de George, lui le séducteur d'Hollywood. Quand Warren Beatty choisit un scénario qui le met en scène en érotomane convaincu, lui le tombeur d'Hollywood, il s'agit loin d'une coïncidence. Et l'acteur incarne à la perfection ce personnage à la limite du pathétique toutefois touchant car victime des circonstances et de ses pulsions sexuelles.  

Hal Ashby nous dépeint les paradoxes d'une société qui est soudainement vouée au plaisir, où cette jouissance sans limites en cache pourtant. De manière totalement intentionnelle, le réalisateur place l'action durant l'élection de Richard Nixon. Le célèbre candidat républicain, qui prônera peu de temps après le retour à des valeurs plus morales, hante le film tel un fantôme, souvent visible en arrière-plan sur un téléviseur. Cela apporte aussi un décalage amusant. En effet, le film se déroule en 1968, soit durant sa campagne présidentielle. Vers la fin du film, certains personnages voient dans son élection un mieux pour la société, avec une opinion très favorable du Président. Mais le film a quant à lui été tourné en 1974, soit en pleine affaire du Watergate, qui se terminera par la démission de Nixon. Un choix qui ajoute encore un élément comique au film.  

Jill (Goldie Hawn), Felicia (Lee Grant), George (Warren Beatty)


Shampoo est une comédie rafraîchissante, véritable reflet de la liberté des années 70. Tous les acteurs, que ce soit Warren Beatty, Julie Christie, Goldie Hawn sont excellents dans leur rôle respectif. Alors si vous voulez changer des comédies actuelles, n'hésitez pas à regarder ce pur produit du Nouvel Hollywood.