#31 Le Film du Weekend • Les Incorruptibles

Les Incorruptibles 

 

Synopsis :  

À Chicago durant les années trente, lors de la prohibition, Al Capone règne en maître absolu sur le réseau de la vente illégale d'alcool. Décidé à mettre un terme au trafic et à confondre Al Capone, l'agent Eliot Ness recrute trois hommes de confiance, aussi intraitables que lui. Ensemble, les quatre "incorruptibles" partent en guerre contre le gang de Capone... 

 

Comme vous devez commencer à le comprendre, j'ai une certaine fascination pour les films de gangsters. Je me devais donc de vous parler du Les Incorruptibles, The Untouchables en version originale. Commençons d'abord par une petite leçon d'histoire, dans les années 80, la firme Paramount réalise qu'ils ont toujours les droits d'adaptation du livre des souvenirs d'Eliot Ness, qui ont servi à la série télévisée Les Incorruptibles diffusée entre 1959 et 1963. Le producteur Art Linson décide de faire de ce film, une œuvre de prestige qui leur servira à concurrencer les autres studios. L'arrivée de Brian De Palma assure donc un véritable plus artistique, en effet le réalisateur a déjà à son actif un certain Scarface, largement inspiré par l'histoire d'Al Capone.  

Si le cinéaste nous avait habitué à plus d'originalité, il retrouve une grande partie de sa superbe dans une deuxième heure captivante. Le style de De Palma devient alors facilement reconnaissable, plans séquences magnifiques, changement d'axes ou encore montage parallèle, le réalisateur nous fait comprendre, de par son style, que l'on s'éloigne du film historique pour aller vers le spectacle pur et dur. Et c'est dans ce sens que le réalisateur retrouve son talent que tout fan de cinéma connaît si bien, sa version des Incorruptibles ne se veut aucunement historiquement respectueuse. De Palma en fait une œuvre presque baroque rappelant les grands films du genre, comme la célèbre saga de Francis Ford Coppola, le Parrain. Et je me dois de parler de la scène de l'arrestation du comptable d'Al Capone dans la gare Centrale de Chicago. Dix minutes où la tension atteint son paroxysme, s'inspirant grandement des marches d'Odessa dans Le Cuirassé de Potemkine 


Le long-métrage est aussi porté par la magnifique musique d'Ennio Morricone, que l'on reconnaît dès les premières notes, mais aussi par un casting de prestige. Un film qui a fait de Kevin Costner une véritable star, nous offrant une prestation solide et très premier degré. À ses côtés, un Sean Connery qui n'est pas à son premier rôle de mentor, comme il l'était déjà dans Le nom de la rose ou encore Higlander. Une prestation qui lui valut le seul Oscar de sa prestigieuse carrière, il bien dommage que ce ne soit que pour un meilleur second rôle. En face d'eux, c'est un Robert de Niro toujours aussi avide défis, en effet il a pris, pour incarner le célèbre Al Capone, une douzaine de kilos et c'est aussi raser le front pour ressembler au maximum le personnage qu'il incarne. Pour ce qui est des rôles secondaires, Charles Martin Smith et Andy Garcia ne sont non plus pas en reste.  


Même si le film a du mal à s'imposer dans un genre qui a connu de très grands films, il reste néanmoins une très belle œuvre. Alors si vous ne l'avez pas encore vu, n'hésitez pas une seule seconde et partez pour les rues sans foi ni loi de Chicago. Et puis un plan de fin aussi beau : une avenue typique du vieux Chicago, une photo magnifique et un travelling aérien qui démontre encore une fois le talent de De Palma.