#35 Le Film du Weekend • Creed II

Synopsis :

La vie est devenue un numéro d'équilibriste pour Adonis Creed. Entre ses obligations personnelles et son entraînement pour son prochain grand match, il est à la croisée des chemins. Et l'enjeu du combat est d'autant plus élevé que son rival est lié au passé de sa famille. Mais il peut compter sur la présence de Rocky Balboa à ses côtés : avec lui, il comprendra ce qui vaut la peine de se battre et découvrira qu'il n'y a rien de plus important que les valeurs familiales.


Plus que des films sur la boxe, la saga Rocky a marqué bon nombre de spectateurs au fil des années et des opus de la franchise. Mais comme la plupart des grandes sagas, elle a commencé à s’essouffler avec les années, réutilisant des codes que les spectateurs avaient déjà vu dans les précédents films. La sortie de Creed en 2015 a apporté un vrai souffle de renouveau sur la saga qui en manquait grandement, mettant encore plus la boxe au second plan, le film se focalise sur des personnages fascinants, attachants mais aussi dans l’air du temps. 3 ans plus tard, la sortie de Creed II marque aussi la dernière apparition de Stallone dans le célèbre rôle de l’étalon italien, Rocky Balboa. Plus que le premier Creed, ce deuxième opus a un goût de nostalgie mais surtout d’héritage, marquant réellement la fin de l’ère de Rocky, laissant place à celle de Creed.

L’héritage se fait aussi au niveau du réalisateur, en effet Ryan Googler laisse sa place au jeune Steven Caple Jr. Un réalisateur qui n’a rien à envier à son prédécesseur, apportant un vrai sens du rythme et du dynamisme en particulier pendant les scènes de combat, les rendant très brutes, on a l’impression de ressentir la puissance de chaque coup du colosse Viktor Drago. Sa mise en scène apporte aussi un réel à la relation entre Viktor et son père, incarné par Dolph Lundgreen qui reprend donc son rôle 23 ans après Rocky IV. Les « méchants » du film n’ont rien de manichéen et le soin qui est apporté à leur relation nous dévoile des personnages captivants, au passé compliqué, tout cela avec pourtant très peu de scènes de dialogues.


En ce qui concerne le scénario, rien de très surprenant. Nous retrouvons un Adonis champion du monde poids lourd, vient face à lui Viktor Drago, le fils d’Ivan Drago, une montagne de muscle qu’il va devoir affronter pour venger son père qu’il n’a pas connu mais aussi pour lui-même. Si vous connaissez un tant soit peu les Rocky, je n’ai pas besoin de vous parler de la fin, car vous devez certainement vous douter de celle-ci. Mais comme dans la plupart des films de la saga la boxe n’est qu’un prétexte pour nous parler d’une tout autre chose, la famille. La nouvelle famille d’Adonis avec Rocky mais aussi Bianca et surtout celle qu’il n’a pas eue par le passé. Mais aussi la famille Drago, avec la relation entre père et fils, avec un père sévère utilisant son fils comme un outil pour obtenir sa vengeance contre Rocky et son nouveau protégé ainsi que restaurer son honneur perdu après sa défaite. Les deux Drago auraient même mérité plus de temps d’écran voire même un spin off tant leurs personnages sont captivants.

Pour ce qui est du casting, Michael B. Jordan est de nouveau incroyable dans le rôle d’Adonis Creed, un film qui le fait passer par bien des situations et états, colère, arrogance, bonheur, dépression et bien évidemment la peur face à un adversaire qu’il ne pourra peut-être pas vaincre. Stallone est toujours aussi fascinant dans le rôle de Rocky, très présent dans le film sans pourtant voler la vedette aux protagonistes principaux. En revanche le personnage de Tessa Thompson manque réellement de profondeur, cela n’a rien à voir avec son talent d’artiste mais plutôt l’écriture de son personnage. En effet le film ne parvient jamais à lui enlever l’étiquette de « la femme du boxeur » et c’est bien dommage. Comme vous avez sans doute pu le comprendre le duo Lundgreen Munteneau marche à merveille, la majorité s’en faisant par le jeu d’acteur et avec très peu de dialogues.


Creed II est un véritable hommage aux films Rocky, que ce soit dans son intrigue, son histoire ou encore ses personnages. Steven Caple Jr. nous livre un film de boxe humain, où chaque personnage ainsi que leur histoire ont leur importance. Le film n’est jamais manichéen, les protagonistes et antagonistes du film ont chacun leurs raisons, leurs qualités mais aussi leurs défauts, tout en véhiculant les valeurs de la boxe de manière touchante et réelle. Un film que je recommande donc fortement et je vous conseille de visualiser Rocky IV avant d’aller le voir.