Starlink Battle for Atlas, le Starfox déguisé

Sorti le 16 octobre sur PS4, Xbox One et Switch, Starlink Battle for Atlas est le jeu qui va attirer l’attention dans les magasins de jeux vidéo. Impossible de manquer les nombreux packs et extensions, notamment les jolis vaisseaux qui feront d’excellents cadeaux de Noël pour les plus jeunes. Le jeu sort dans une période de sorties assez bouchée entre Assassin’s Creed Odyssey et Red Dead Redemption 2, ce n’est pas lui qui fait la tête d’affiche en cette fin d’année. Pourtant, il serait dommage de l’oublier au milieu des autres grosses sorties, notamment si vous possédez une Nintendo Switch et rongez votre frein en attendant Smash Bros. Ultimate.

 

La vraie star c’est Starfox

Starlink met en scène un groupe de spationautes appelé le starlink (vous l’aviez deviné), en quête d'aventure et de justice dans le système stellaire d’Atlas composé de 3 étoiles et de 7 planètes à la topographie très distincte. L’histoire est très classique pour un jeu de science-fiction dans l’espace et n’est pas sans rappeler la trilogie Mass Effect. Dès les premières minutes du jeu, le commandant du vaisseau se fait capturer par une race d’extra-terrestres inconnue. On découvre alors que c’est à cause de ses connaissances scientifiques et notamment sa capacité à synthétiser une énergie rare appelée « nova » qu'il a été enlevé.

Le pitch, loin d’être mémorable pour les amateurs du genre, joue néanmoins plutôt bien son rôle et permettra aux plus jeunes de découvrir un univers de science-fiction honnête, une excellente introduction au genre. Malheureusement au niveau des personnages, on ne peut que noter à quel point tous sont plus génériques les uns que les autres. On se souviendra peut-être de Shaid la pirate native du système d’Atlas ou de Judge, l’alien retrouvé dans l’Antarctique. Mais au final c’est Starfox et son équipe qui volent la vedette du jeu dont ils ne sont que les invités. Inclus dans le pack de base et avec son design réussi, on peut à nouveau saluer les équipes d’Ubisoft pour leur utilisation des personnages Nintendo. Les joueurs PS4 et Xbox n’auront malheureusement pas cette chance puisque le renard de l’espace est exclusif à la version Switch du jeu.


L’exploration avant tout

Originalité de Starlink, vous ne contrôlez pas un personnage mais un vaisseau, que vous soyez sur la surface d'une des 7 planètes ou dans l’espace à naviguer entre elles, jamais votre pilote ne sera amené à quitter son vaisseau. Le level-design des planètes est ainsi pensé pour que votre vaisseau puisse accéder aux multiples plateformes ou à naviguer dans les paysages des colorés du système d’Atlas. Le vaisseau se joue ainsi en mode terrestre à la façon des modules de Star Wars, en lévitation au-dessus du sol, et avec des bruitages très bien réalisés qui rappelleront La Menace Fantôme et ses courses de modules. Pressez un bouton, vous passez alors en mode vol spatial et commencez à survoler les environnements pour ensuite vous élever en-dehors de l’atmosphère pour vous déplacer dans le vide spatial. La simplicité des contrôles fait beaucoup de bien au jeu. Il est vraiment très agréable de piloter les vaisseaux dans les deux modes.

Quant à l’aspect visuel, j’avoue avoir été impressionné par la beauté des décors, par les graphismes d’une manière générale et par l’aisance avec laquelle la Switch faisait tourner le jeu et le tout sans aucun temps de chargement ! On passe d’une planète à l’autre sans qu'il y ait de temps de chargement. C’est l’un des plus beaux jeux auxquels j’ai joué sur Switch que ce soit en mode tablette ou en mode TV. Une optimisation qui laisse encore à penser que la majeure partie des efforts ont été mis sur la version Switch du jeu.

Voici quelques captures réalisées par mes soins sur la version Switch:

 

Au niveau du gameplay pur, on se retrouve dans un open world assez classique avec de très nombreuses missions annexes nous invitant à récupérer des objets, à éliminer des ennemis ou à simplement explorer un peu plus la carte de chacune des planètes. Il faut avouer que les quêtes ont un côté addictif, elles s'effectuent rapidement et apportent de nombreux bonus, notamment pour votre vaisseau, mais elles deviennent vite répétitives, si bien qu’après 2 ou 3 planètes on s’investit naturellement un peu moins dans la vie locale. C’est dommage, car le jeu méritait un peu plus de diversité. À nouveau, seules les quêtes liées à Starfox viennent ajouter un peu plus d’enjeu et d’intérêt pour le joueur.


Un système de DLC difficilement pardonnable

Nous touchons désormais à la partie qui va diviser et même fâcher les joueurs. Comme expliqué plus haut, Starlink : Battle for Atlas est un jeu qui requiert la possession de divers jouets pour fonctionner. Un vaisseau, deux personnages et deux armes ainsi qu’un support pour poser les figurines sont inclus dans le pack de base. Cependant, à la différence d’un Skylanders, Starlink a littéralement découpé son gameplay pour le distribuer dans les diverses figurines disponibles à l’achat séparément du jeu. On pourra pardonner les figurines de vaisseaux ou de personnages qui viennent diversifier le jeu sans forcément lui être indispensable. Il est beaucoup plus difficile de pardonner le système d’armes, qui est littéralement au cœur du gameplay, qui lui aussi dépend de figurines nettement moins belles et attirantes que les vaisseaux et personnages. Pour moi il est clair que cela nuit au jeu et vous serez obligé de passer à la caisse si vous souhaitez mieux vous en sortir dans le jeu.

Bonne nouvelle cependant pour les joueurs qui comme moi ne veulent pas remplir leurs armoires de nouveaux jouets, vous pouvez également acquérir via téléchargement chacun des bonus proposés par les figurines, pour un prix un peu plus léger. Si telle est votre volonté, je recommande alors vivement l’acquisition du pack deluxe, qui inclut tous les bonus disponibles actuellement pour un prix relevé mais qui vous fera économiser un bon paquet d’argent au final.

La collection complète Starlink, Vu sur Instagram @jthegeek

Avez-vous l’âme d’un collectionneur ?

Au final, malgré sa cible jeune, chacun pourra trouver son compte dans Starlink Battle for Atlas. L’inclusion intelligente de Starfox et son équipe dans la version Switch en font un jeu digne de l’intérêt des fans de Nintendo également. Malheureusement le jeu a vendu une partie de son âme dans son système de figurines qui fera le bonheur des plus jeunes qui auront de jolis jouets utilisables en dehors du jeu, mais pas des amateurs de jeux spatiaux en quête d’un nouveau jeu. Si vous faites partie de la deuxième catégorie, vous serez inévitablement un peu déçu par le jeu et son modèle économique. On vous pardonnera si vous craquez juste pour l’Arwing et la figurine de Starfox.