​FAR: Lone Sails, on part en voyage

Quel plaisir d’ouvrir l’année avec un petit test d’un bon petit jeu indépendant concocté dans nos contrées helvétiques! 

Cette année, j’ai pris deux résolutions côté jeux vidéo que je compte bien tenir. La première est que je vais jouer à plus de jeux indépendants et la seconde est que je vais arrêter de me jeter sur chaque portage ou remake de jeux auxquels j’ai déjà joué dans le passé. Nous allons bien voir comment je m’en sors avec la deuxième résolution, mais je démarre très bien avec la première puisque le premier jeu que j’ai terminé en 2019 n’est autre que FAR : Lone Sails, disponible sur PC et sur Mac depuis le printemps 2018.

FAR: Lone Sails sunset


Développé par le jeune et petit studio zurichois Okomotive, FAR: Lone Sails nous fait voyager à travers un monde dévasté à bord d’un véhicule gigantesque à mi-chemin entre une locomotive à vapeur, un vaisseau futuriste et un char à voile. On incarne un petit personnage qui a survécu à la catastrophe et perdu des êtres chers, qui a assemblé/réparé le fameux véhicule présent dans tous les visuels du jeu et décidé de partir vers un avenir plus radieux.

Sans domicile fixe, il vit dans sa voiture


FAR: Lone Sails commence comme un jeu de plateforme en 2,5D (graphismes en 3D, mais déplacements uniquement de gauche à droite), mais prend rapidement un tour assez unique dès que l’on accède au véhicule. Le gameplay change alors dramatiquement, puisqu’il faut alors constamment prendre soin du véhicule pour qu’il continue à avancer et ne s’abîme pas. Pour cela, il faudra fournir du carburant régulièrement pour qu’il continue à avancer, déployer les voiles lorsque le vent souffle dans la bonne direction et les ranger dans le cas contraire, libérer la vapeur causée par la consommation du carburant… Une routine assez complexe au premier abord qui va requérir toute votre attention afin que le véhicule continue sa progression et vous transporte jusqu’au bout du monde. Au fil des kilomètres parcourus, quelques nouvelles fonctionnalités s’ajoutent à votre véhicule afin de faciliter le voyage, tel qu’un aspirateur à objet qui permet de ramasser les objets laissés au bord de la route sans avoir besoin d’arrêter le moteur pour descendre les chercher.


FAR: Lone Sails canyon


Le jeu réussit la mission improbable de créer un véritable sentiment d’attachement pour le véhicule qui nous protège des intempéries extérieures, tout en nous portant vers des territoires inconnus. Bien plus qu’une simple voiture, c’est une véritable maison à l’intérieur de laquelle on se sent en sécurité et que l’on a à cœur d’entretenir face à l’adversité.
La difficulté du jeu se manifeste essentiellement dans la gestion des ressources, puisqu’il faut stocker tout ce que l’on trouve au bord de la route afin de continuer à fournir le véhicule en carburant et dans la résolution de nombreux obstacles qui empêchent la progression de la machine. Il faut alors descendre et résoudre quelques puzzles simples afin de libérer la voie et de permettre à l’escapade de reprendre. Les différentes énigmes sont toutes assez simples et ne poseront pas vraiment de problème, quel que soit le niveau du joueur.

Comme une peinture vivante


FAR : Lone Sails dispose d’un style artistique à couper le souffle. On a constamment l’impression d’évoluer au sein d’une oeuvre d’art peinte à l’aquarelle. Dès que vous aurez maîtrisé la complexité de manier et faire avancer le véhicule, vous pourrez admirer la magnificence des paysages variés au travers desquels vous vous déplacez. La machine en elle-même est également magnifique et très bien animée, un véritable plaisir pour les yeux. La palette de couleurs peut paraître limitée avec une forte dominance des gris et rouges, mais le résultat final n’a rien d’ennuyeux, au contraire cela permet de mieux faire ressentir le côté post-apocalyptique du jeu et de créer l’émerveillement dès que la vie et la couleur font leur apparition. Mes captures d’écran vont devenir mes fonds d’écran pour quelques semaines à venir. Pensez cependant à préférer jouer sur un grand écran puisque les décors reposent énormément sur les effets de contraste d’échelle, et que vous risquez de froncer les yeux lorsque vous voulez vous concentrer sur les détails au sol.

FAR: Lone Sails night

La nuit révèle la maîtrise technique des effets de lumière

De même, la musique et l’ambiance sonore sont très bien implémentées et donnent beaucoup de réalisme à l’univers parcouru tout en chargeant en émotion chaque passage du jeu. Les silences ont une importance cruciale pour souligner la solitude du personnage et les musiques viennent souligner les moments de succès, souvent lorsque le véhicule prend de la vitesse après une énigme résolue. D’un point de vue artistique le titre est un sans-faute.

On en voudrait encore plus


Même s’il n’est pas rare pour les titres indépendants de disposer d’une durée de vie restreinte, il est important de noter que le jeu se termine en plus ou moins 3 heures sans véritable intérêt à le parcourir de nouveau une fois l’aventure terminée. Ce n’est pas nécessairement toujours un problème avec ce genre de jeu-expérience, mais ici on regrette vraiment qu’il n’y ait pas un ou deux puzzles un peu plus corsés en difficulté avant que le générique de fin n’apparaisse à l’écran.

FAR: Lone Sails

Le personnage principal paraît minuscule dans son environnement


Dans tous les cas, il faut saluer nos compatriotes d’Okomotive, qui nous servent avec FAR : Lone Sails, un jeu raffiné aux mécaniques de jeu originales et à la direction artistique incroyable qui nous laissent curieux sur ce que le studio est capable de proposer dans le futur. Je m’occupe pour ma part de les suivre pour vous.


Si vous n’avez pas eu l’occasion de le faire en 2018 et que vous voulez découvrir ce dont les développeurs suisses sont capables de faire, je vous conseille de vous jeter sur ce FAR : Lone Sails, disponible pour CHF 15.- sur Steam, gog.com et l'Humble Store. Je croise les doigts pour une version console (aujourd'hui vaguement annoncée sur le site Internet du jeu), que je rachèterai avec plaisir pour y jouer sur ma très grande TV et m’en mettre plein les yeux (remarquez ici comme je romps déjà ma bonne résolution).