#7 La série de la semaine • House of Cards

House of Cards


Date de sortie: 1er février 2013 —
Durée: 55 min
Créateur: Beau Willimon
Réalisateur: David Fincher, James Foley, Joel Schumacher...
Acteurs: Kevin Spacey, Robin Wright, Michael Kelly...
Genre: Politique, Thriller
Nationalité: Américaine


Synopsis:

Frank Underwood, élu démocrate à la Chambre des représentants et whip de la majorité, a aidé Garrett Walker à devenir président des États-Unis en échange de la promesse de devenir Secrétaire d’État. Mais, avant l’investiture de Walker, la chef de cabinet Linda Vasquez lui annonce que le président n’a pas l’intention d’honorer sa promesse. Furieux Underwood et sa femme Clair, qui comptait sur la nomination de son mari pour développer sa société de défense de l’environnement, s’allient pour détruire ceux qui s’opposent à leurs projets. Frank Underwood est un homme manipulateur et dénué du moindre scrupule, prêt à tout pour arriver à ses fins: seule compte à ses yeux sa conquête des sommets du pouvoir.

" Le pouvoir, c’est comme l’immobilier. Tout est une question d’emplacement, d’emplacement, d’emplacement. Plus vous êtes proche de la source, plus la valeur de votre bien immobilier augmente.» (Frank Underwood, House of Cards)

Il y a quelques semaines je vous parlais de Seven de David Fincher (Fight Club, Seven, Gone Girl...), mais que se passerait-il si l’on mélangeait la plateforme Netflix et se dit David Fincher? Et bien nous obtenons la série House of Cards. Créée par Beau Willimon, House of Cards, produite par David Fincher, Kevin Spacey, Eric Roth..., est l'adaptation de la série britannique homonyme, qui est elle-même adaptée du roman de Michael Dobbs. Là la série britannique se concentrait sur le gouvernement britannique, après la démission de Margaret Thatcher, lorsque le Parti conservateur au pouvoir doit élire un nouveau Premier ministre, la série américaine se concentre sur le gouvernement américain dans un contexte actuel.


Première série originale Netflix, nous sommes, dès les premières minutes, plongés dans l’univers cinématographique de Fincher car c’est bien lui qui est derrière la caméra pour ce premier épisode. Le rapport à la caméra, les travelings, ce premier épisode est une merveille de mise en scène, et a ce côté très cinématographique que l’on voit de plus en plus depuis quelques années.

Tout comme dans la série britannique, Frank Underwood (Kevin Spacey) n’hésite pas à briser le quatrième mur, et à s’adresser directement au spectateur, nous mettant au courant de ses manigances et en nous délivrant certains monologues les plus mémorables que j’ai pu voir.


Tout comme nous pouvons le voir dans des séries comme Dexter, Breaking Bad ou même Games of Thrones, Frank Underwood est un véritable anti-héros. Tout comme Barack Obama, Underwood est membre du Parti démocrate, mais à l’inverse d’Obama qui contrôlait parfaitement son image, le protagoniste de la série Netflix est un manipulateur, tirant les ficelles dans l’ombre, et à qui rien n’empêchera d’atteindre le poste de Président. Et c’est dans un contexte socio-politique tendu, avec les difficultés qui lui sont propres, que nous suivons cet homme prêt à tout. La série met alors en scène des manigances, mais qui reste ancrée dans une réalité presque tangible et posant des interrogations sur les véritables coulisses du pouvoir et du système politique. Comme je l’ai dit un peu plus haut, Underwood est un démocrate, mais cela n’aurait pas changé grand-chose s’il avait été du côté républicain, car pour lui les rouages politiques ne sont que des outils pour arriver à son but final.


Et qui d’autre que Kevin Spacey (Usuel Suspects, Seven, Superman Returns...) , avec qui Fincher avait déjà travaillé, pour incarner cet homme manipulateur, mais non moins captivant, voir même attachant. Mélange entre intensité et rage contrôlée, Kevin Spacey nous livre ici un de ses rôles les plus mémorables. Au centre de l’intrigue, Spacey, est accompagné par la froideur d’une Robin Wright (Forrest Gump, Wonder Woman, Princess Bride...) investie incarnant la femme de Frank Underwood, Claire Underwood. Mais tous les autres acteurs comme Kate Mara(Les 4 Fantastiques, Seul sur Mars...) incarnant la journaliste Zoe Barnes prête à tout pour avoir le meilleur scoop.

La série est donc produite par David Fincher, également à la réalisation pour les deux premiers épisodes, et reste de la même veine que beaucoup de séries actuelles, la série phare de Netflix propose une réalisation digne des plus grands longs-métrages. Que ce soit la photographie sublime, froide comme le protagoniste, l'architecture de la somptueuse ville de Washington D.C.,l'atmosphère est viscérale. Et les fans de Fincher ne seront pas dépaysés, son style est bien présent permettant à la série des bases solides.


Lorsque Frank Underwood s'adresse à nous, spectateurs, qu'il casse le quatrième mur, il nous met dans la confidence le rendant encore plus passionnant. La première saison prend le temps de placer les différents personnages sur l'immense échiquier politique des États-Unis. Véritable anti-héros, le personnage de Kevin Spacey est sombre, sans aucune limite, et la série joue sur la fascination que l'on peut avoir sur ces figures du mal. Que ce soit au niveau de la réalisation ou encore du scénario, House of Cards est au sommet de ce qui a été fait dans le domaine sérial ces dernières années. Beau, intelligent, passionnant, vous allez avec fascination suivre la course au pouvoir, dans un cadre presque tangible.