Airheart - Tales of Broken Wings

Après le test du magnifique FAR: Lone Sails, on reste à Zürich avec le studio Blindflug Studios et leur dernière création du nom de Airheart : Tales of Broken Wings, disponible pour le PC et toutes les consoles, y compris maintenant sur Nintendo Switch. Blindflug Games ont un certain pédigré dans la capitale économique helvétique. Avec une dizaine de jeux "corporate" ou développés indépendamment, le studio n’en est plus à ses coups d’essai, sauf lorsqu’il s’agit du développement sur Nintendo Switch.

Prendre son avion pour aller à la pêche

Airheart nous présente un monde complètement suspendu, dans lequel nous incarnons Amelia, une jeune femme dont la profession est pêcheur des airs. Le métier ne payant pas très bien, elle rêve d’un jour capturer une baleine qui viendrait lui apporter gloire et argent et lui permettrait de sortir de son triste quotidien. L’histoire de Airheart ne va pas beaucoup plus loin que ces quelques éléments, mais prend néanmoins la peine d’expliquer son monde avant de nous laisser partir à l’aventure.

Airheart: Tales of Broken Wings

Ne vous y fiez cependant pas, malgré la mise en avant qu’il propose de son système de pêche, Airheart est avant tout un shoot’em up, dans lequel on incarne un avion blindé et bien armé pour se frayer un chemin au travers de vagues de projectiles envoyées par des avions ennemis (les pirates). Les pauvres poissons finissent bien souvent carbonisés par les feux des pilotes, bien trop occupés à se torpiller pour se soucier des dommages collatéraux causés à la faune locale.

Il ne faudra cependant pas négliger les poissons qui sont votre principale source de revenus, et l’argent sera véritablement utile…

Un petit goût de Rogue-like

Airheart ne se présente pas comme un enchaînement de niveaux traditionnel et typique aux shoot’em up. Le jeu se présente plutôt comme un parcours à travers de nombreuses zones aux paysages et à la difficulté croissante. On accède à la zone suivante via un ascenseur qui fait gagner en altitude vers d’autres décors. Le but est d’atteindre en une unique fois la zone la plus élevée du jeu et de trouver la fameuse baleine tant convoitée.

Mais avant d’y parvenir vous allez vous crasher de très nombreuses fois au niveau 0 afin de recommencer votre ascension. C’est dans ce niveau 0 que se situent l’atelier, la boutique et le hangar, les trois se combinant les uns les autres pour vous donner l’opportunité de personnaliser votre avion. La boutique propose de nouvelles pièces (armes, morceaux de coques), vous permettant d’augmenter la résistance et la puissance de feu de l’avion, mais aussi de personnaliser votre type de jeu avec des armes de différents types tels que des missiles ou des mitrailleurs. Vous pourrez donc être plus efficace contre les vagues de petits ennemis avec une arme rapide mais peu puissante mais serez handicapé contre les boss plus gros et résistants.


Au fil de votre ascension vous trouverez également quelques composants et notamment en ramassant les pièces laissées par vos ennemis abattus, pièces qui serviront à fabriquer vous-même de nouvelles pièces dans l’atelier. Le système est intéressant en théorie mais repose beaucoup trop sur la chance. On n’a souvent aucune idée de l’objet attendu et les combinaisons d’éléments n’ont pas vraiment de sens. Si bien que l’on se retrouve à délaisser rapidement l’atelier au profit de la boutique. C’est peut-être cher, mais au moins on sait ce qu’on va avoir à la fin.

Avant de conclure sur le gameplay, notons également la présence d’avions « civils » au sein des zones, qu’il convient d’épargner lors des escouades. Tâche qui devient rapidement impossible à mesure que les affrontements se complexifient. On se retrouve alors confronté à la police qui vient ajouter aux hordes de pirates. Le seul avantage de cette fonctionnalité est que si vous choisissez de tirer sur des avions civils, il est clair que cela fait de vous des criminels, mais vous vous retrouvez avec quelques pièces bonus, ce qui peut parfois être utile. Il n’y a pas de système de réputation et donc pas vraiment de raison de s’inquiéter pour le futur dans tous les cas.


Airheart, un jeu qui a du cœur

Jouer à un shoot’em up en 2019 est devenu rare, le genre a connu ses heures de gloire et est souvent perçu aujourd’hui comme rétro. Pourtant Airheart montre qu’il est encore possible d’apporter de la fraîcheur au classicisme inhérent à ce type de jeu. Un univers coloré, un système de personnalisation au point, une bande-son immersive, un système inspiré du rogue-like et même un mode multijoueur local sur la version Switch, font d’Airheart un jeu très plaisant et même légèrement addictif, tant il est parfois difficile de poser la manette avant de repartir pour un nouveau run. Airheart est un jeu qui a du cœur, et qui réussit à nous faire oublier ses quelques défauts par tous les bons moments qu’il nous procure.