Aquaman 2018, le film

Synopsis :

Les origines d’un héros malgré lui, dont le destin est d’unir deux mondes opposés, la terre et la mer. Cette histoire épique est celle d’un homme ordinaire destiné à devenir le roi des Sept Mers.


Après la sortie compliquée de Justice League, très divisé au niveau des critiques, Warner Bros. et DC Entertainment reviennent avec un nouveau film solo DC. Après une courte apparition dans Batman V Superman qui nous présentait le personnage et un retour dans Justice League qu’il le mettait peu en avant et sans lui rendre justice, Jason Momoa est donc de retour pour une aventure qui nous emmènera dans les secrets de l’Atlantide.

Proposer un film solo, qui nous montre en partie les origines du personnage, est un choix judicieux. En effet, les studios derrière le DCEU ont fait l’erreur de ne pas nous présenter tous les différents personnages dans des films solos avant de faire son grand crossover. Il était donc difficile de se faire une idée de personnage, en particulier pour les néophytes de l’univers des comics, le personnage nous apparaissait comme étant seulement comme une grosse brute qui n’a comme seule idée que de foncer dans le tas. Et si le film de James Wan consolide au début cette vision d’un Aquaman à l’humour un peu gras, il lui apporte aussi au fur et à mesure du film une évolution, des sentiments et des aspirations qui vont au-delà de la simple armoire à glace.


Jason Momoa incarne un Aquaman bien différent en termes de design de celui des comics actuels, fini le personnage aux cheveux blond et court, le voici avec brun, barbu et chevelu, rappelant légèrement son design dans les années 90. Mais le comédien est tout à fait crédible dans le rôle du roi de l’Atlantide, avec un charisme palpable, même si on peut se demander, vu certaines de ses blagues, s’il n’est pas un peu beauf ou juste un peu moins intelligent que la moyenne, un aspect du personnage que l’on ressent surtout durant la première moitié du film. Il n’en reste pas moins impressionnant. Il faudra voir si dans les suites, s’il y en a, s’ils apporteront le côté plus souverain et posé du personnage tel que nous pouvons le voir assez régulièrement dans les comics plutôt que seulement le côté guerrier du héros. Nous ne pouvions avoir un film Aquaman sans sa fidèle compagne depuis sa création en 1963, je parle bien évidemment de Mera ici incarné par Amber Heard. L’actrice incarne avec justesse une femme forte, tout aussi badass que son compagnon, elle n’a aucun problème pour mettre des droites à Superman dans le comics, tout en étant plus réfléchie.

Mais le reste du casting n’est pas non plus en reste, Patrick Wilson est convaincant dans le rôle d’Orm, plus connu sous le nom d’Ocean Master et demi-frère d’Arthur Curry qu’il déteste le jugeant responsable de la mort de leur mère, la reine Atlanna. Là où le protagoniste est brutal, son demi-frère est plus manipulateur et calculateur vouant une haine contre la surface qui pollue les océans, ses motivations sont facilement compréhensibles et il crée une certaine empathie envers les spectateurs ce qui n’est pas le cas de Balck Manta. En effet le personnage, qui est l’un des plus grands voir le plus grand super-vilain d’Aquaman et incarné par Yahya Abdul-Mateen II, est très manichéen dans son écriture. À la base pirate puis en quête de vengeance, il ne résume qu’à sa haine envers l’Atlante, un reproche qui lui a été fait par Aquaman lui-même dans le premier tome d’Aquaman Rebirth.


James Wan nous livre un film bourré de CGI et il ne pouvait en être autrement pour un film qui se déroule en grande majorité sous l’eau. Petit fait amusement pour les scènes où les personnages sont en dehors de l’eau les acteurs devaient être constamment mouillés tandis que les scènes où les acteurs sont secs sont celles où leurs personnages sont sous l’eau. Le réalisateur nous livre un film aux designs et aux ambitions dantesques, en particulier pour les scènes sous-marines. Et malgré l’abondance de CGI les scènes d’actions restent toujours lisibles même pendant les grandes scènes de batailles, où des milliers d’Atlantes et pléthore de créatures marines combattent férocement. Je me dois de revenir sur les différents designs du film, il nous plonge dans les profondeurs des océans, dans les différents royaumes atlantes qui ont tous des visuels bien distinctifs ainsi qu’originaux, un univers sur lequel un film entier pourrait être consacré. Les costumes des différents sont aussi respectueux des comics, même si les personnages changent souvent d’habits tout au long du métrage, cela fait plaisir de voir l’0cean Master, Aquaman, Black Manta ou encore Mera avec les costumes que nous connaissons si bien. À noter aussi la musique aux sonorités électroniques lorsqu’elle accompagne des scènes aquatiques, certaines pouvant rappeler la musique de Tron comme lors de l’arrivée à Atlantide.

Pour ce qui est du scénario, et bien il est… prévisible. Les événements, bien que s’enchaînant avec fluidités n’en restent pas moins prévisibles une heure à l’avance et j’aurai aimé être plus surpris lors du visionnage. Si un personnage insiste sur un fait, on sait automatiquement que ce fait sera utilisé plus tard dans le récit, et c’est bien dommage qu’Aquaman tombe dans ce genre de facilité.


Aquaman est un blockbuster non sans défauts, mais rafraîchissant dans un univers DC cinématographique très à la traîne, en particulier face à son rival de chez Marvel. Un visuel superbe, des effets spéciaux réussis et des personnages que l’on prend plaisir à découvrir sur grand écran, le moins que l’on puisse dire c’est que James Wan c’est vraiment fait plaisir avec ce film. Le film donne espoir d’un DCEU cohérent en espérant que les prochains films de l’écurie DC soient au moins aussi plaisants.