Dragon Quest XI S: Edition Ultime sur Switch - DQXI en mieux?


Chaque fois que je lance un jeu de la série Dragon Quest pour la première fois, je ne sais jamais si je vais le terminer. Je les ai tous plus ou moins commencés, mais n’en ai fini qu’un seul complètement. Et pourtant je suis un grand fan de la série. Pourquoi me demanderas-tu? Parce que Dragon Quest n’est pas qu’une grande histoire menant à une quête et une fin grandiloquente, Dragon Quest, ce sont avant tout des petites histoires dont les héros se mettent parfois en retrait pour laisser place au « drame local ». On ne sait pas trop pourquoi, mais on aide tout le monde, c’est ça être le héros de Dragon Quest. Il ne parle pas, il laisse les autres personnages exprimer leurs problèmes, souvent très sérieux malgré tout, mais parfois complètement étrangers à la trame principale. Si bien qu'on s’y perd un peu, pour le meilleur ou pour le pire.


Dragon Quest XI et son héros ont récemment eu les honneurs d'apparaître dans Smash Bros. Ultimate


À la sortie de Dragon Quest XI sur PS4 il y a un peu plus d’un an, Square Enix nous offrait un jeu à mi-chemin entre cette « simplicité » traditionnelle et une épopée digne de son autre saga phare: Final Fantasy. L’équipe principale était plus importante, 6 personnages interchangeables, l’histoire était plus centrée sur l’aventure du joueur, la difficulté était revue à la baisse, laissant le choix au joueur de faire ou non des quêtes annexes sans impacter la progression dans le jeu, les séquences cinématiques étaient un peu plus nombreuses... Pourtant, une certaine tranquillité, que certains qualifieraient de lenteur, était toujours bien présente. Les déplacements dans les décors prenaient pas mal de temps, la quête principale imposait toujours quelques détours ici et là pour s’occuper des problèmes des autres...

Le mariage des deux tendances était excellent, mais ces cassures dans le rythme m’ont fait lâcher l’aventure avant d’en voir la fin. Le jeu me donnait trop d’opportunité de prendre des pauses, si bien que c’est ce que j’ai fini par faire. Dragon Quest XI S: Les Combattants de la Destinée, Edition Ultime, disponible exclusivement sur Nintendo Switch, semble vouloir résoudre tout cela et me faire changer d'avis.

 

Dragon Quest XI S: « Cette fois on le finit » édition

La proposition de Dragon Quest XI S reprend bien évidemment celle de DQXI, mais cette fois elle prend en compte le joueur qui aurait déjà terminé le jeu, ou le joueur qui cherche à accélérer un peu la machine. Si bien que l’on a maintenant le choix d’aller BEAUCOUP plus vite. Première modification fondamentale: la touche de sprint, accessible à tout moment, à pieds quand on est en ville comme à cheval quand on explore les zones naturelles du monde. Simple mais efficaces, les allers-retours pour la validation de quêtes ou les déplacements d’une zone à l’autre peuvent prendre beaucoup moins de temps désormais. D’autant que l’on acquiert le sort de téléportation très rapidement dans l’aventure afin de revenir dans les lieux déjà visités.

La deuxième modification va te paraître bête, mais il est également maintenant possible de passer toutes les « cutscenes », même celles que l’on n’a pas encore visionnées, pratiques lors des parties un peu "longuettes". En ce qui concerne les combats, les équipes de Square Enix ont intégré des options afin d’accélérer le temps d’attente entre les attaques de chaque personnage ainsi que la vitesse de défilement des textes indiquant ce qui se passe. De même, des commandes rapides sont disponibles, afin de faire passer moins de temps dans les menus pour accéder, entre autres, à la clochette à chevaux, autre nouveauté de cette version, qui permet de faire apparaître le cheval à tout moment et ainsi de se déplacer toujours plus vite à tout instant.


Et si ce n'est pas encore suffisant, DQXIS nous propose une approche encore plus radicale: un mode 2D qui va permettre de voir l’aventure sous un tout nouveau jour. Ce mode 2D est en fait un hommage aux anciennes consoles (on dirait quelque part entre la NES et la SuperNES) avec un affichage pixélisé rappelant le premier âge d’or des RPG japonais sur les consoles Nintendo du début des années 1990. Voilà qui devrait parler aux nostalgiques et proposer une vraie alternative à tous ceux qui l’ont déjà (en partie) terminé sur PS4 ou PC. L’avantage annexe que l’on retrouve avec ce mode 2D est à nouveau une accélération du jeu. Les environnements (et notamment la carte du monde) sont bien plus restreints en 2D, les déplacements se font ainsi plus vite, et la mise en scène est aussi bien plus simple, sans cinématiques superflues, sans dialogues parlés également, si bien que l’on prend moitié moins de temps à faire le jeu en 2D plutôt qu’en 3D. J’ai pu faire la comparaison avec un ami qui jouait lui en 3D, nous en étions exactement au même point et il en était à 18 heures de jeu quand j’en avais à peine fait 9.

Le seul souci avec ces modes 2D et 3D est que, bien qu’interchangeables à tout moment, le passage de l’un à l’autre impose de revenir au début du chapitre en cours, sans que ce chapitrage soit clairement indiqué dans le jeu. Et évidemment, l’envie de passer d’un mode à l’autre se fait toujours lorsque l’on est bien avancés au sein d’un chapitre. Si tu avais donc envie d’essayer l’aventure en 2D et de repasser en 3D de temps en temps pour admirer les décors ou pour les combats de boss, c’est malheureusement impossible.

 Ci-dessous la même scène en 3D et en 2D

Des bonus, des bonus et encore des bonus

La version Switch est l’édition « Ultime » et elle entend bien le prouver. À commencer par la réorchestration de l’intégralité des musiques du jeu, un des gros points noirs de la version PS4/PC. Les compositions gagnent énormément grâce à cette réorchestration et on se surprend à apprécier des morceaux qui devenaient très vite difficiles à supporter dans DQXI. Et si ton truc c’est le masochisme, il est tout de même possible d’alterner avec les musiques originales digitales à tout moment.

Les doublages japonais sont également disponibles pour la première fois, et ils sont de qualité ! Cela qui devrait plaire aux amateurs d’animes, je pense notamment aux fans de Dragon Ball et d’Akira Toriyama. Petite histoire amusante, cette version est la première à inclure des doublages japonais, même la version japonaise sortie en 2017 n’en avait pas.


Puis viennent les quêtes supplémentaires, pas toujours faciles à distinguer de son original, mais elles se manifestent surtout à travers la présence du monde de Chronopolis. Accessible très rapidement dans le jeu, il propose de revisiter les 10 mondes de 10 précédents épisodes de la série Dragon Quest afin de sauver le temps et les aventures qui ont eu lieu dans les précédents épisodes de la série. Cette partie n’est jouable qu’en 2D, mais représente un véritable hommage à la série dans son ensemble qui devrait plaire aux nostalgiques et amateurs de la série, avec notamment la reprise des thèmes musicaux de ces épisodes. Moi qui pensais refaire le jeu sans faire de quêtes annexes, j’avoue avoir été particulièrement conquis et avoir pris un plaisir certain à parcourir ces nouvelles quêtes.

 

L'édition (presque) Ultime

Que l’on soit amoureux de la série, que l’on ait fait ou non l’épisode sur PS4 ou PC, que l’on soit nouveau venu, simple amateur de RPG en quête d’une aventure plus fidèle aux traditions du RPG japonais, Dragon Quest XI S est un excellent jeu qui propose des options pour plaire à tous.

L’histoire est toujours prenante avec ses personnages hauts en couleur et ses retournements de situation. Le système de combat est toujours aussi bien pensé, avec un retour aux sources du combat au tour par tour qui fait du bien à l’heure de l’action à toutes les sauces (coucou FFXV). Le monde est toujours aussi beau à admirer et prouve à nouveau que l’ultra-réalisme à tout prix n’est pas la seule direction possible pour le jeu vidéo contemporain. Dragon Quest XI S est toujours ce classique moderne que n’importe quel amateur de RPG de l’ère pré-PS3 va forcément apprécier, voire adorer.


Les avantages de la Switch et de sa portabilité sont toujours bien présents. Jouer sur Switch en mode portable semble d’autant plus logique quand on veut profiter du jeu en mode 2D avec ses graphismes en pixels minimalistes plutôt que sur un écran géant. Cependant, force est d’admettre que le jeu, bien que toujours très beau, a dû subir quelques coupes au niveau des graphismes afin de tenir sur une cartouche du système de Nintendo. Ne t'y méprends pas, le jeu est toujours magnifique et n’a pas à rougir à côté des plus beaux jeux de la Nintendo Switch, il est juste un tout petit peu moins beau que sur PC ou PS4. Sans faire aucun reproche à cette version Switch qui fait de son mieux, il est simplement dommage que l'Edition Ultime ne soit disponible que sur Switch sans proposer les bonus aux autres versions.